En 51 avant notre ère, après la capitulation de Vercingétorix à Alésia, toute la Gaule se retrouve soumise à Rome à l’exception d’une ville fortifiée située aux confins du Quercy. Là, plus de trente mille des meilleurs soldats de tous les temps, avec à leur tête Caninius et Jules César lui-même, assiègent cette place défendue par 2000 irréductibles Gaulois retranchés dans ses murs et privés de leurs chefs. Ces derniers, le Sénon Drappès et le Cadurque Luctérios, sont partis chercher des vivres avec leurs soldats. Ils n’en reviendront pas. A quelques kilomètres de l’oppidum, Drapès est fait prisonnier et se laisse mourir de faim. Luctérios parvient à s’enfuir vers l’Auvergne mais il est livré à César. De leurs hommes, les Romains ne laissent aucun survivant. Dans l’oppidum, après le brusque tarissement de leur fontaine, les assiégés se croient abandonnés de leurs dieux et se rendent. Afin de donner l’exemple, César fait couper les mains de ceux qui avaient porté les armes …
Le siège d’Uxellodunum, s’il met définitivement fin à la conquête de la Gaule, est fort peu glorieux pour les envahisseurs. En effet, il faut tout de même le plus grand chef militaire de tous les temps à la tête de trente mille guerriers issus d’une des plus puissantes armées jamais connues, pour venir à bout de deux mille malheureux Gaulois et de leur place forte.
Dans les années 1860, Napoléon III s’identifie à César. Après avoir reconnu le site de Luzech comme l’authentique Uxellodunum, il revient sur sa décision et officialise Puy d’Issolud. En effet, pour Napoléon III, il vaut mieux ne pas tenir compte des résultats du « document Morin » (travaux de recherches archéologiques sur Uxellodunum qu’il avait lui-même diligentés et qui désignaient Capdenac), et faire croire au peuple que le Grand César est venu à bout d’une puissante place forte de 80 hectares, plutôt que d’un petit oppidum comme celui de Capdenac ... !
De nombreux auteurs se sont employés à situer Uxellodunum en divers endroits, chacun argumentant selon ses découvertes, ses convictions, et bien entendu, ses moyens, (lesquels étant loin d’être équitables). Contre toute attente, le site qui est reconnu « officiellement » Uxellodunum par deux fois, (Napoléon III en 1865 et des représentants du Ministère de la Culture en 2001), est celui qui correspond le moins, (pour ne pas dire « en rien »), à la description d’Hirtius. Bien que ne citant pas le nom de la rivière, celui-ci nous donne pourtant des détails très précis sur la topographie des lieux :
… « Uxellodunum est une ville, (répété plusieurs fois dans le texte), presque entourée par une seule vallée dans laquelle une seule rivière (flumen), coule à la racine même du mont supportant l’oppidum escarpé de toutes parts. Les camps Romains situés à portée de vue et de voix, permettent de surveiller les travaux et de voir dans la place Gauloise. Cette rivière est indétournable. César poste des archers, des frondeurs et des machines de guerre sur l’autre rive, pour interdire aux Gaulois de venir y puiser de l’eau par les pentes abruptes. Une fontaine abondante jaillit au pied même du mur de la ville du côté que laisse libre sur une largeur de 300 pieds, (100m), le circuit de la rivière. César fait construire un terrassement, (agger), de 60 pieds, (18 m), sur laquelle on bâtit une tour de 10 étages, (+/- 26m), face à la fontaine. Les Gaulois font rouler des tonneaux de suif et de poix enflammés vers les ouvrages Romains et engagent en même temps un vif combat. Les Gaulois descendent la pente au pas de course et combattent de loin, sans risque. A l’insu des Gaulois, César fait creuser des galeries vers les veines alimentant la fontaine, afin de la tarir. Se croyant abandonnés de leurs Dieux, les Gaulois se rendent après le soudain tarissement de leur source ».
Tous ces points incontournables sont vérifiables à Capdenac !
- Magnifique gravure représentant Capdenac - Uxellodunum comme on se l’imaginait au XVIème siècle (vue de la pointe Sud).
- A noter les détails de la scène : la porte Sud, la voie romaine, les tonneaux enflammés dirigés vers l’agger et la tour romaine, …
Cette gravure figurait dans l’édition de « La guerre des Gaules » de Bâle en 1521.