Uxellodunum à Capdenac

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Les Hommes

Les frères CHAMPOLLION

Les frères Champollion

En 1816, lors de leur retour forcé à Figeac, Jacques-Joseph Champollion, éminent historien et archéologue, ainsi que son frère Jean-François Champollion (Déchiffreur des hiéroglyphes égyptiens), entreprennent des recherches sur la ville gauloise d’Uxellodunum. Après avoir effectué des recherches sur les sites prétendants de l’époque, et pris connaissance des études des érudits ayant défendu ces sites, ils en arrivent à la conclusion suivante : « On apprend donc, par leurs recherches et par leurs récits, réciproquement contradictoires, que la ville d’Uxellodunum ne fut ni Cahors, ni Luzech, ni Puy d’Issolud. C’est comme s’ils avaient entrepris de prouver qu’elle fut à Capdenac ». Pour eux, le seul site du pays des Cadurques correspondant à l’unique texte relatant le siège d’Uxellodunum ne peut être que Capdenac. Mais il manque la fontaine gauloise asséchée par les Romains, qui servirait preuve irréfutable. C’est alors qu’ils entreprennent de la retrouver, et la découvrent grâce à la description de son emplacement faite par Hirtius. Pour ces deux éminents scientifiques, la preuve indiscutable que Capdenac est bien l’antique Uxellodunum est faite. Jacques-Joseph Champollion publie alors le résultat des recherches effectuées sur les sites prétendants de l’époque, dans un ouvrage s’intitulant « Nouvelles recherches sur la ville gauloise d’Uxellodunum ». 

La Commission Laquiante / Montaud / Delpon / Cépières

Cette commission reprend les travaux des frères Champollion, qui en étaient arrivés à la conclusion suivante : « L’opinion qui place Uxellodunum à Capdenac, nous paraît la plus probable. Tel est l’exposé de nos recherches. Si les fouilles que nous avons exécutées, n’ont pas amené de résultats décisifs, elles sont loin, du moins, d’avoir ébranlé l’opinion déjà ancienne qui retrouve à Capdenac l’antique Uxellodunum. » 

Laquiante / Morin

Trouvant les rapports précédents insuffisants, ils rédigent en 1865, un mémoire très complet, et tout à fait objectif. Ils relèvent dans le texte d’Hirtius 8 conditions qui doivent impérativement correspondre au site d’Uxellodunum :

  1. "Uxellodunum, doit pouvoir, en temps de guerre, abriter une troupe de 6 à 8000 hommes, et pouvoir cependant être défendu par 2000 hommes, contre des forces de beaucoup supérieures.
  2.  Avoir à portée convenable, 3 points élevés, pour les 3 camps de Caninius.
  3. Avoir à une distance d’environ 14 Km, sur les bords d’une rivière, du côté de l’oppidum et à l’intérieur du Quercy, un lieu convenable pour y placer les camps des deux chefs gaulois Lucterios et Drapès.
  4. Être placé sur des rochers escarpés, placés eux-mêmes sur une montagne qui ait à son pied une seule vallée qui l’entoure presque entièrement.
  5. Le tout doit être dans une espèce de presqu’île, formée par une seule rivière qui ne puisse pas se détourner. Cette presqu’île doit être jointe à la terre ferme, par une montagne formant un isthme d’environ 100 mètres de largeur en son sommet.
  6.  On doit trouver des traces de fortifications de diverses époques.
  7. On doit, très probablement, y reconnaître tout au moins la possibilité de l’existence de la fontaine gauloise, et du travail fait pour l’assécher.
  8.  Enfin, il doit encore répondre, sans doute, à quelques conditions, dont la plus sérieuse est celle de pouvoir y établir ou à peu près les détails du siège."

La conclusion de la commission Laquiante Morin est alors la suivante : « Capdenac, qui répond parfaitement aux 7 premières conditions, paraît également répondre à l’ensemble de celles qui forment le huitième indice du lieu qui fut Uxellodunum. Or Capdenac est seul à y répondre. Donc Capdenac est Uxellodunum à nos yeux. »  

Louis Corn

Auteur d’un ouvrage encore célèbre sur la ville de Figeac (« Figeac à petits pas – Les lieux et les monuments », Louis CORN 1943), il reconnait en Capdenac l’ancienne place ayant résisté à César.

Il rédige de nombreux articles et fait même des conférences de plein air, qui regroupent un grand nombre de personnes (La Dépêche du midi - 30 mars 1951). Le ton à cette époque est très offensif entre les différents sites prétendants, et Louis CORN, n’échappe pas à la mode de cette période.

Il est également l’auteur de plusieurs autres publications importantes en faveur de Capdenac :
— « À la recherche d’Uxellodunum ». Bull. de la Société des Études du Lot, t. LXX, fasc. 1 et 2, 1949, pp. 11-16 et 34-42., t. X. Égal. Biblio. de la Société des Études du Lot, B.-Qy, Q., 197.
— « Précisions sur la question d’Uxellodunum ». Bull. de la Société des Études du Lot, t. LXXII, 1951 pp. 23-26.
— « Identification sur la position d’Uxellodunum. Congrès d’Études Régionales tenu à Cahors les 20-21-22 Mai 1950 » par la Fédération Historique du Sud-Ouest et la Fédération des Sociétés académiques et savantes de Languedoc – Pyrénées – Gascogne. Bordeaux Toulouse, novembre 1950.
— « Le problème d’Uxellodunum n’est pas insoluble ». Brochure, 1951.
— « Autour d’un procès Capdenac ». Biblio. de la Société des Études du Lot, Qy, 1CM, 361.
— « Considération sur Uxellodunum ». Biblio. de la Société des Études du Lot, Qy, 2CM, 141.
— « Pour en finir avec Uxellodunum ». Biblio. de la Société des Études du Lot.

Voir aussi : « Documents de Louis Corn »

En clair, Louis CORN fut un membre éminent de la Société des Etudes du Lot entre 1950 et 1960 et il occupa le poste de président de la commission Capdenac-Uxellodunum, juste avant M. SORS.

Commission Sors / Ventach / Marty

André Sors

André Sors

Cette commission qui effectue des recherches sur le site de 1956 à 1975, fouille notamment les tranchées romaines qui avaient asséché la fontaine gauloise, ainsi que les restes de la terrasse qui supportait la tour romaine. Des morceaux de bois calcinés retrouvés sur cette terrasse sont soumis à la datation par carbone 14. Les résultats confirment que ces vestiges datent bien du milieu du premier siècle avant J.C. C’est grâce à cette commission qu’une partie d’un mur d’assise de la terrasse romaine est sauvé (encore visible sous la RD 840). Suite aux recherches de cette commission, André Sors rédige un livre, qui reste l’un des plus complets : « L’épopée gauloise en Quercy ». L’auteur conclut son ouvrage ainsi : « Nous pensons avoir pleinement confirmé les conclusions de nos prédécesseurs en faveur de Capdenac Uxellodunum. Il serait présomptueux de notre part de vouloir officialiser ce titre comme le fit Napoléon III pour Puy d’Issolud. Si cette officialisation se fait un jour prochain, ce sera évidemment, avec le concours des autorités savantes de notre pays et peut-être d’ailleurs. Avoir apporté une pierre valable à cette entreprise, constitue déjà une récompense à nos efforts et notre bonne volonté. »
Voir aussi : « Rapport d’André SORS de 1965 sur les découvertes de la commission de recherches de 1956 »

Jean Ventach

Jean Ventach

Ces deux compères se complétent à merveille. Roger Marty est à cette époque, un véritable homme de terrain, n’ayant pas peur de manier la pelle et la pioche après ses heures de travail. Jean Ventach lui, est un homme de lettres qui a passé beaucoup de son temps dans les bibliothèques du pays. On leur doit notamment la redécouverte de la fabuleuse fontaine romaine de Capdenac, ainsi que d’innombrables trouvailles, documents ou objets. 
L’APUC vient de retranscrire sur support informatique certains manuscrits de Jean Ventach, avec plans et croquis, et de les regrouper dans un seul document.
On peut y retrouver de nombreuses informations essentielles, oubliées ou inconnues : voir « Manuscrits de Jean Ventach »

Roger Marty

Roger Marty

Après la disparition de son grand ami Jean Ventach, Roger Marty se retrouve seul, quoique bien entouré par son fils Serge et son petit-fils Mathieu. Mais le noyau familial ne suffit pas à empêcher l’officialisation du Puy d’Issolud. En effet, c’est au moment où la contestation est la plus faible et la plus désordonnée que les représentants de l’état « officialisent » le Puy d’Issolud comme ayant été le lieu de la mythique résistance celtique. Celui-ci ne présente pourtant aucune caractéristique mentionnée dans le texte latin. Les représentants de l’état ont préféré s’appuyer sur les recherches de Napoléon III, que sur celles effectuées par les savants frères Champollion. Roger Marty et toute sa petite famille se battent alors contre cette curieuse « officialisation » d’avril 2001. La presse se fait largement l’écho de ce pseudo-évènement. Celui-ci amène à la création de l’Association Pour Uxellodunum à Capdenac, dont il devient le président. Roger Marty (83 ans en 2007), est le dernier représentant de la commission Sors / Ventach de 1959. Il participe aux fouilles lors des divers travaux de terrassement et connaît parfaitement depuis des décennies l’oppidum de Capdenac. Inventeur entre autres de la fontaine romaine dite « des Anglais », (bien que datée du milieu du 1er siècle avant notre ère …) son témoignage est unique et précieux. Des débats nombreux et passionnés pimentent les rencontres avec ses collègues et amis attachés au site de Capdenac, J. Ventach et A. Noché, tous deux éminents latinistes, autant qu’avec André Sors. Jean Ventach, lui, est un fervent défenseur de la localisation d’Uxellodunum à Capdenac, et A. Noché la considére comme parfaitement envisageable.

Notre président, Roger Marty, nous a quittés le 10 Février 2007.

Jean-Pierre Souyri

Jean-Pierre SOUYRI

Depuis l’assemblée générale du 30 Mars 2007, sa succession à la tête de l’APUC est assurée par Jean-Pierre SOUYRI, qui avait été, avec Roger Marty, un des fondateurs de l’association, en 2001.
Notre nouveau président s’engage alors à continuer, avec l’ensemble des membres, l’œuvre entreprise depuis les frères Champollion jusqu’à Messieurs Sors, Ventach et Marty …
Plus tard, contraint par la maladie, Jean-Pierre Souyri laisse son poste de président pour accepter celui de président d’honneur de l’association lors de l’assemblée générale du 21 mars 2014.
Jean-Pierre Souyri est décédé le 27 février 2015. Il aura laissé le souvenir d’un président sympathique et efficace qui a mené à la tête de l’APUC de nombreux projets (la maquette du site, l’ouvrage de JJ. Champollion, la mise en valeur de la porte Sud, les multiples contacts avec la DRAC, le DVD « Uxellodunum Dernier bastion Celtes », les conférences diverses, notamment de la latiniste Colette Doco-Rochegude, la présence de l’APUC lors des fouilles préventives sur la commune, la modernisation de la salle d’exposition, l’entretien des vestiges, ...).

Mathieu Marty

Mathieu Marty, actuel président le l’APUC, a été élu lors de l’assemblée générale du 21 mars 2014. Il a 33 ans. Il est le petit-fils de l’ancien président Roger et le fils de l’actuel vice-président Serge. Sa jeunesse, son dynamisme, son expérience en matière d’archéologie et ses connaissances dans l’histoire de Capdenac ont tout naturellement conduit les adhérents de l’association à le choisir comme nouveau président.

Mathieu Marty

 

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Gilbert Foucaud

Roger Marty et Gilbert Foucaud

Gilbert Foucaud, disparu en mars 2009 dans sa 90ème année, a toujours apprécié Capdenac-le-Haut ; c’est d’ailleurs là qu’il a donné sa dernière conférence publique, le 17 novembre 2007. Professeur d’histoire et de géographie à Figeac de 1953 à sa retraite en 1979, membre de La société des Études du Lot, il a publié de nombreux articles et ouvrages, fruits de ses recherches sur l’histoire de Figeac comme de sa région.

Conférence publique de Gilbert Foucaud, le 17/11/2007 à Capdenac le Haut :

Ecouter ici :

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Uxellodunum - Capdenac (Association APUC)
Directeur de publication : Mathieu MARTY (président de l'association "Archéologie – Patrimoine – Uxellodunum - Capdenac" (APUC) - Rue de la Commanderie - 46100 CAPDENAC - Tél : 05 65 34 05 85)