Archéologie et Patrimoine
Découvrez l’histoire de Capdenac, de la préhistoire jusqu’à nos jours.
Archéologie et Patrimoine
La préhistoire à Capdenac
Nous savons que les premiers êtres humains qui ont peuplé les contrées du Quercy et du Rouergue étaient assez peu nombreux. Puis un changement radical de climat amena les hommes du Néolithique à s’installer dans nos régions. Ces nomades devinrent vite sédentaires. Le Quercy doit aux hommes du néolithique, une importante concentration de mégalithes : 500 dolmens se trouvent sur le territoire du Lot. C’est vraisemblablement dès cette période que le site de Capdenac prit une certaine importance. Les recherches menées par Clottes et Carrières en 1969, débouchèrent sur l’incroyable découverte d’une statue d’époque chasséenne (- 3500). Elle représentait une déesse mère, symbolisant la fécondité. Cette statue est l’une des plus vieilles de France. Les seuls parallèles connus se trouvent à Lepenski Vir (Yougoslavie). Elle révèle l’importance du site de Capdenac dès cette époque. La forte activité du site durant la préhistoire, se remarque également par le grand nombre de silex, os taillés, et tessons de poteries néolithiques. Les grottes du Soulié, en contrebas de la montagne de Capdenac étaient peuplées dès l’âge du bronze. Il est certain que Capdenac fut un refuge privilégié pour tous les hommes. Ses falaises offraient des lieux bien exposés, bénéficiant d’une vue lointaine pouvant prévenir les habitants d’éventuels dangers. Capdenac est l’un de ces lieux où l’établissement des hommes se perd dans la nuit des temps.
Les Cadurques, peuple d’Uxellodunum
Les celtes apparaissent au VIIIème siècle avant JC, alors que l’âge du bronze déclinait. Ils s’implantèrent d’abord en Europe centrale, puis au fil des siècles ils colonisèrent l’Ouest et le Sud. C’est le peuple Cadurque qui s’installa à Capdenac. La première mention des Cadurci est apparue dans le livre 7 de « De Bello Gallico », écrit par Jules César. Celui-ci les cite comme un peuple de la Gaule. Ils étaient dans la clientèle des Arvernes, et Vercingétorix les avaient appelés auprès de lui avec les Senons, les Parisii, les Pictones … Ils n’étaient néanmoins rattachés aux Arvernes que par des liens politiques et militaires. Les Cadurques étaient considérés comme un peuple à part entière. Ils constituaient une civitas, et n’étaient donc pas une simple fraction du peuple Arverne. Leur capitale, actuellement Cahors, fut nommée Divona dès la conquête romaine. Leur territoire correspondait vraisemblablement au Quercy d’avant le XIVème siècle, morcelé à cette époque par l’évêché de Montauban. Siège d’Uxellodunum, voir ci-après : La reddition d’Uxellodunum en -51.
Capdenac au Moyen Age
A la fin de l’occupation romaine, Schriniol, chef Wisigoth, s’établit dans la place qu’il dit « abandonnée ». Il y fit construire une tour à la pointe Sud, qui devint plus tard un des lieux les plus sûrs du Quercy. Les Wisigoths furent chassés de Capdenac par Thierry, fils de Clovis qui s’empara de la ville au Vème siècle. En 718, Waïffre alors duc d’Aquitaine, y fut poursuivi par Pépin le bref qui obtint sa reddition après avoir été obligé d’assiéger Capdenac. Entre 855 et 909, le comte St Géraud, descendant direct de Charlemagne, fut seigneur de la place. On y rapporte qu’il aimait particulièrement le château de Capdenac et qu’il y séjournait dès qu’il en avait l’occasion. On y rapporte même que le bon comte St Géraud y aurait accompli des miracles. Pendant les ravages que les Normands causèrent à notre région, les religieux de toute la contrée transportèrent leurs plus précieux objets à l’intérieur des murs de l’ancienne Uxellodunum. De nombreux autres évènements émaillèrent la vie de la cité : les Wisigoths en 412 / 413, Charles Martel en 715, Pépin le Bref en 718, Gerdon de Castelnaud en 800, les Anglais en 1317, Louis XI en 1444, Marchastel en 1562, le Sénéchal de Thémine en 1594, et bien d’autres qui se virent dans l’obligation d’assiéger cette place si remarquablement défendue par la nature.
Si, officiellement, Capdenac n’a pas abrité de Cathares, elle était en ce début de XIIIème siècle, une remarquable place forte. En effet, le seul point faible de Capdenac était un espace de cent mètres au nord de la place, le reste de la cité étant formidablement défendu par la nature. A cette époque Capdenac possédait un système défensif très élaboré, avec deux enceintes séparées par un important fossé. Pour entrer dans la ville, il fallait franchir quatre portes et un pont-levis. Un autre accès existait au sud, mais celui-ci était quasiment inaccessible, et de plus défendu par une grande barbacane infranchissable. De par ce fait, Capdenac attira la convoitise de Simon de Montfort, le barbare sanguinaire à la tête de l’host (Service d’host ou ost : service militaire que les vassaux devaient à leur suzerain au Moyen Age). Celui-ci parvint tout de même à s’en emparer plusieurs fois, notamment en 1209 quand il tenta vainement de s’y établir à demeure. En 1214, alors que l’host était de retour dans le Quercy, le roi de France Philippe-Auguste traita Simon de Montfort en officier royal. Capdenac préféra négocier sa reddition sans résistance, plutôt que de risquer de subir le même sort que le château de Najac. Bien d’autres villes occitanes furent détruites par l’host venu du Nord. Dès lors, Capdenac entra dans les possessions de Montfort et donc de la couronne de France.
Bertrand de la Vacalerie
Mais l’histoire de Capdenac et des bons hommes n’était pas encore tout à fait terminée. En effet vivait non loin du village, au lieu dit « la Vacalerie », un homme qui allait jouer un rôle important dans l’histoire du siège de Montségur. Cet homme, était Bertrand de la Vacalerie (ou Bacalaria) de Capdenac. L’histoire nous rapporte qu’il passa au travers des troupes de l’armée française qui tenaient le siège de Montségur, afin de venir en aide à ses amis assiégés. Bertrand de la Vacalerie était un « machinator », un ingénieur en machine de guerre. Il était aussi, d’après d’autres sources, un architecte de renom. Juste avant le siège de Montségur, il était en chantier à Montauban. C’est semble-t-il pour cela que Napoléon Peyrat émit l’hypothèse que Bertrand fut l’architecte de Montségur (hypothèse très contestée) … La seule information sûre que nous possédons, est que « Bertrandus de la Bacalaria de Capdenac » était entré en renfort à Montségur, contre les assiégeants, sur le conseil de Bertrand Laroque, bayle du comte de Toulouse. Bertrand s’employa de construire des machines de guerre contre les armées du roi de France. Ces informations apparaissent dans les interrogatoires de cinq rescapés du siège de Montségur par l’inquisiteur Ferrier.
Les Templiers
C’est à partir de 1179, peu après la découverte à Rocamadour, du corps parfaitement conservé de Saint Amadour, qu’il est fait mention à Capdenac « d’un hôpital construit pour les pèlerins ». Ces hôpitaux vont se multiplier dans le Quercy. Celui de Capdenac fut fortifié par les Templiers. Ils édifièrent en face de cet hôpital une commanderie et un moulin à vent. Une léproserie déjà existante tenait place dans le même secteur de la ville. Cet ensemble était situé à l’extrémité sud du bourg, près de la barbacane Narbonnaise, au fond de l’actuelle rue de la Commanderie. Un autre hôpital fut aménagé sur le domaine de Capdenac. Ce dernier se situait près du lieu dit la Madeleine et fut entièrement démoli au cours de la guerre de cent ans. Les recherches menées en 1819, par Jacques – Joseph Champollion, (grand frère du décodeur des hiéroglyphes égyptiens) sont regroupées dans un manuscrit dont une partie est consacrée aux « Nouvelles recherches sur la ville gauloise d’Uxellodunum ». On peut y relever le passage suivant : « L’antique Uxellodunum, une montagne formant une presqu’île, entourée par le Lot, servit de refuge aux Templiers échappés des rafles de Philippe le Bel en 1307. Il est fait mention d’un trésor templier caché en ce lieu ». Ce passage pourrait expliquer la vieille tradition locale qui voudrait qu’une statue d’or soit cachée dans un des nombreux souterrains de Capdenac. A noter aussi qu’une croix pattée de l’ordre du temple est sculptée dans le donjon de l’antique cité de Capdenac Uxellodunum.
Capdenac haut lieu de l’histoire Occitane
Capdenac, grâce à sa position géographique aux confins du Quercy, à la limite du Rouergue, et non loin de l’Auvergne a, de tous temps joué un rôle majeur. Il ne faut pas oublier que les Templiers y établirent une importante Commanderie. Galiot de Genouillac, maître d’artillerie de François 1er améliora les fortifications de la place. Capdenac fut aussi une des quarante places fortes données aux protestants par de l’Edit de Nantes. Sully, premier conseiller d’Henri IV, était aussi le gouverneur de Capdenac. Après la mort d’Henri IV, il se retira au château de Capdenac (qui porte aujourd’hui son nom) et y passa quinze ans, avant de mourir au château de Villebon à l’âge de 82 ans.